vendredi 5 novembre 2010

Les suppléances se suivent...

... et ne se ressemblent pas.

Nouvelle école, nouveaux élèves, nouveaux défis. En plus, je remplace le professeur d'anglais, un vendredi après-midi très pluvieux : tous les ingrédients sont là pour la recette d'une suppléance infernale... J'appréhende un peu...

Premier groupe : je mets les élèves dans ma poche assez vite, on s'entend bien, ils écoutent, wow, cà va super bien malgré la surveillante de dîner qui m'a souhaité "bonne chance" d'un air entendu en me laissant le groupe. Je m'auto-félicite, je m'en viens bonne, vive l'expérience qui rentre, hey, c'est pas si pire finalement la suppléance, je ne suis plus si décue finalement que mes projets de correction-traduction n'aboutissent pas.

Ha ha. Deuxième groupe. Un peu plus de temps pour obtenir le silence, un élève qui bondit partout comme un kangourou en lancant insultes et défis à tous ceux qu'il croise, impossible de le faire asseoir ni de le faire taire, cà commence mal. Je profite d'un silence relatif et temporaire pour me présenter et présenter le travail. L'élève déchaîné en entraine d'autres à sa suite, c'est la cacophonie et je commence à douter un peu de la suite. J'envoie l'élève hors de la classe, direction salle de réflexion, cà ne règle pas grand chose, il revient après 5 minutes, fanfaron et bruyant, je dois appeler la secrétaire pour qu'il daigne ressortir en glapissant son indignation. Et je passe le reste de la période à écrire des noms sur ma liste rouge (pfff, j'aurais dû écrire le nom de ceux qui ne dérangeaient pas, c'aurait été moins long), à menacer de mettre dehors ("juré, je ne -cochez - : parle plus, chante plus, rote plus, crie plus, me lève plus"), à changer les élèves de place, à répéter 100 fois les consignes du travail, je suis épuisée et totalement découragée. Le cours fini (l'élève tannant est revenu 15 minutes avant la fin et a fait la bamba les 15 dernières minutes), j'ai juste envie de pleurer et d'aller donner mon cv à l'épicerie ou au café le plus proche. Je me trouve poche, surtout quand l'enseignante m'affirme que c'est un bon groupe, meilleur que les autres années. Mais, ajoute t'elle, bon, c'est vrai que J. ne fonctionne pas du tout quand c'est une suppléante. ...................
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......... Ben, sortez-le avant que j'arrive, enfermez-le dans un placard, je ne sais pas moi, je fais quoi avec un élève qui "ne fonctionne pas du tout quand il y'a une suppléante" et qui désorganise toute la classe? Je m'asseois au bureau et j'attends que la période passe? Grrrr... Du coup, à l'épicerie, j'ai acheté la bière aromatisée la plus forte du lot, elle accompagnera bien mon petit shooter de whisky au retour! Hips!

5 commentaires:

  1. Oh Boy... te lire me donne la nausée!! C'était quels groupes pour que je m'y prépare!!! Pourtant, c'est vrai que c'est une belle école dans un milieu aisé... et c'est peut-être ça le problème. Le syndrome de l'enfant roi!!!

    On m'a appelé dans 4 écoles aujourd'hui, mais je me suis retrouvée à faire la TES à Vieux Verger. La demande c'était genre: Es-tu disponible demain toute la journée... rép. oui! Super pour la tes... puis 4 autres écoles m'appellent! Pourquoi gagner 200$ quand on peut n'en faire que 90$?

    Les joies de la suppléances...

    Johanne

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  2. La beauté de la suppléance, c'est que cette période d'horreur finit par finir et que vous pouvez être fière de vous d'avoir eu le courage de rester jusqu'à la fin. Bravo!

    Les autres élèves doivent aussi être bien tannés de cet élève qui perturbe tout apprentissage.

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  3. Hooon, pauvre Johanne, je te plains de tout mon coeur! Moi c'est rendu que je n'accepte plus TES, je préfère rester chez nous... Et ce n'était pas à la nouvelle école mais à T.P.

    Une femme libre, c'est exactement pour cà que j'aime tant la suppléance et que j'admire tant les enseignants. C'est vrai qu'on y goûte un peu plus quand on est suppléants mais on y goûte moins longtemps (et les sous gagnés en valent la peine! Sauf pour TES :-)

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  4. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces petites anecdotes de suppléance.

    Un sourire particulier pour le coup du "un" de "juin" (article du 20 octobre 2008).
    Mes restes de "française ch'timi" font aussi mouche en salle de classe ...

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  5. Je me suis tellement reconnue dans ton billet! Après quelques années à avoir ma propre classe, je suis déménagée dans une nouvelle région. Qui dit nouvelle région, dit nouvelle commission scolaire et retour à la suppléance... Heureusement qu'il y a des belles journées aussi et quand la journée est finie, on tourne la page!

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Une nouvelle maison

Bon, pas tout à fait, mais c'est une version améliorée de notre vieille demeure.  D'abord, la terrasse : Puis, enfin...