jeudi 23 mai 2013

Bon voyage mon papa-papi d'amour!


Mes amies Facebook, vous savez que mon papa nous a quittés hier.  Nous avons passé 3 jours et 3 nuits avec lui et les deux dernières nuits ont été particulièrement éprouvantes.  Hier matin, il respirait très vite (à 40, la normale est autour de 20) et très fort, c'était très triste de l'entendre et je savais que c'était impossible que cela dure bien longtemps. En tout cas, j'espérais que cà ne durerait pas longtemps!  Et malgré les doses de morphine, cà ne s'améliorait pas et il faisait 40 de fièvre.

Le médecin a prescrit plus de morphine et m'a dit que c'était une question de jours, peut-être moins, avant qu'il décède.  Jacques est venu me rejoindre à 7h30 du matin (avec mon petit déjeuner :-) et nous l'avons veillé.  Après une dose encore plus forte de morphine, vers midi, sa respiration s'est ralentie et à 2 heures, je trouvais quasiment que sa respiration était trop lente, surtout comparée à plus tôt.  Il faisait beaucoup d'apnée (arrêt de respirer de 5 à 20 secondes) depuis 3-4 jours mais ses périodes d'apnée étaient de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues.  Il en a fait une très longue et nous avons cru que c'était fini mais il a repris sa respiration.  Il est ensuite retourné en apnée et Jacques a repris le film qu'il regardait sur mon ordi mais j'ai vu les yeux de mon père s'ouvrir d'un coup et j'ai crié à Jacques de fermer son film pendant que je prenais mon père par les mains.  Il a refermé les yeux, est devenu blanc et n'a jamais repris sa respiration.  J'ai dit à Jacques que je pensais qu'il était parti et c'était bien le cas.

J'ai éclaté en pleurs, je suffoquais, je l'ai pris dans mes bras et j'ai tellement pleuré en l'embrassant mais en même temps je rassurais Jacques, que cà allait aller, que j'étais correcte, et je savais que je serais correcte ensuite... Mon père a alors fait un grand soupir et nous avons sursauté les deux mais je savais bien qu'il était mort, et il a fait 2 autres grands soupirs ensuite.  Genre "3 derniers soupirs".  C'était perturbant quand même!  À chaque fois, je lui disais "vas-y papa, pars, nous sommes avec toi". Je lui ai souhaité bon voyage. Nous sommes restés au moins 15 minutes à lui parler et à le serrer dans nos bras avant d'aller avertir les infirmières.

Ma soeur, qui arrivait de Montréal, est arrivée 15 minutes après, elle a trouvé cà dur de l'avoir manqué.  Et mon frère est arrivé de Montréal une heure après, lui aussi était parti plus tôt pour essayer de le voir après que nous leur ayions décrit son état le matin.

Voilà.  Je suis très heureuse d'avoir été avec lui jusqu'à la fin et, surtout, d'avoir eu le privilège de le voir presque chaque jour depuis 4 ans.  C'était un homme extraordinaire, un papa et un grand-papa merveilleux.  Quand il avait sa maison, il avait toujours 2-3 enfants avec lui les fins de semaine, il les emmenait partout, leur montrait plein de choses, les enfants l'adoraient et mes enfants ont trouvé son départ très très très dur.  Les 3 plus vieux ont mis une photo de chacun d'eux avec lui sur leur profil Facebook.  Ils sont venus de Montréal samedi pour le voir une dernière fois et François lui a parlé pendant 10 minutes non-stop de tous les souvenirs qu'il avait avec lui (même si mon père ne pouvait répondre) et ma soeur a dû sortir de la chambre tellement elle pleurait de l'entendre.

Nous avons eu droit à de magnifiques sourires presque jusqu'à la fin et, juste avant qu'ils lui donnent sa première dose de morphine, il a ouvert les yeux et m'a regardé longuement dans les yeux, comme s'il me disait adieu.  Je me suis mise à pleurer, je sentais que c'était la dernière fois qu'il me regardait et, juste d'en parler, je pleure.   Mais je suis en paix avec son départ, c'était tellement dur pour lui à la fin, il est allé rejoindre bien des membres de sa famille là-haut.

Merci de vos voeux sur Facebook, cà fait du bien de recevoir tout l'amour qu'on peut, cà a beau être une délivrance, c'est difficile... xxxxxxx

3 commentaires:

  1. Ah je suis tellement contente de savoir que tu étais avec lui, qu'il est parti entouré, que vous vous êtes, consciemment ou non, dit adieu. C'est ce qui peut arriver de mieux je crois, ne pas manquer un grand départ...

    La tristesse finit par passer, mais elle revient par vagues. Aussi imprévisibles qu'incontrôlables d'ailleurs. Ça fait partie du chemin, et il faut les accepter... mais surtout il faut continuer à parler de lui, il faut se souvenir. Et pour ça, un grand-papa présent comme ça auprès de sa famille ça n'a pas de prix !

    Je suis très touchée par ce que tu racontes de François, nous avons eu une cérémonie d'adieu tout à fait dans ce style pour mon grand-père récemment, en famille restreinte, où chacun, tour à tour, se levait pour partager un ou des souvenir(s) qu'il/elle avait avec/de lui. C'était fort, je n'ai jamais vécu ça, mais c'était drôle aussi ! On (re)découvrait la personne par le regard des autres, on se mettait à se rappeler des détails qu'on avait oubliés, des tics qu'on ne remarquait plus, on a beaucoup ri au milieu de toutes nos larmes.

    Je crois que ton papa peut dormir en paix de savoir qu'il leur a tant laissé... et qu'ils s'en souviendront. Ça fait partie d'eux maintenant, à eux de continuer l'histoire.

    Je t'embrasse.

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  2. Merci de ton message, Dodinette, je viens de le voir et il me fait chaud au coeur xxxxx

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Une nouvelle maison

Bon, pas tout à fait, mais c'est une version améliorée de notre vieille demeure.  D'abord, la terrasse : Puis, enfin...