mercredi 2 février 2011

Comme d'habitude, réveil au son du cognement des brosses sur le lavabo et des divers accessoires de maquillage qui roulent par terre. Mais, notre réveil-matin ayant déménagé chez papi, nous pouvons nous illusionner quelques minutes sur la possibilité de rester couchés encore un peu, en espérant qu'il est trop tôt pour nous lever.

Faux espoir, le téléphone sonne : c'est la polyvalente qui me demande de suppléer pour 3 périodes (non-consécutives) dans une classe. Je regarde mon ipod : il est 6h40, je dois être à l'école à 7h40 et il y'a une tempête de neige dehors, la première vraie de l'année (à preuve que nous avons dû faire notre premier vrai pelletage, effectuée par la courageuse (et opportuniste "je peux-tu avoir l'auto ce soir") Catou :-)

Vite, vite, je me prépare, vite vite je dégage l'auto, lentement lentement je conduis jusqu'à l'école (4 km, 20 minutes). Retour à 11h00, après deux périodes d'enseignement, je déneige l'entrée, dine, prépare des gaufres à congeler, cherche un long moment angoissant mes clés tombées dans la neige, et retourne à l'école pour ma dernière période. Puis, un arrêt à l'épicerie pour acheter ce qui manque à mon menu concocté pendant mon cours et retour à la maison.

Bilan de ma suppléance : j'adore remplacer au secondaire. J'arrive, je me présente, je prends les présences, je donne le travail que le professeur a laissé aux élèves, je m'asseois au bureau et... je lis, ou je prépare mon menu, ou je fais du scrapbooking sur mon mini-ordi. Aujourd'hui, 3 périodes : 3 pages de scrapbooking :



Et la triste constatation que la moitié des élèves sont allergiques à l'effort. Malgré mes encouragements et mes interventions, une bonne moitié des élèves (plus dans certaines classes) n'ont rien foutu pendant le cours, à part jaser sur :

1- leur bulletin qui s'en vient (ô surprise, j'entends les notes qui se promènent "28", "54", "43", on dirait un concours de celui qui coulera le plus de cours, c'est hallucinant).

2- les potins amoureux (ouch, en secondaire 4, il y'a vraiment de tout!)

3- les nouveaux jeux sur le psp (avec force détails)

4- leur ex-blonde/chum ou celui de leur ami(e)

Etc.

Je remplace dans le cours d'éthique et culture religieuse. Que plusieurs ont coulé. Mais COMMENT peut'on couler un cours aussi facile et peu exigeant??? Ils haussent les épaules "c'est plate". Ben oui, il n'y a rien à apprendre, rien à comprendre, juste à travailler un peu, répondre à des questions, discuter sur des sujets, ben non, "c'est plate". J'ai beau leur dire que, s'ils travaillaient un tout petit peu au lieu discuter de la dernière application Facebook, ils auraient un super score et pourraient monter leur moyenne générale pathétique, ben non, "c'est plate". Grrrr. M'en fous, débrouillez-vous, c'est votre problème. Malheureusement, dans 10 ans, ce sera le nôtre mais, cà, les fonctionnaires du Ministère de l'Éducation s'en balancent aussi. Pfff...

5 commentaires:

  1. il me semble que selon moi quand "c'est plate" c'est justement parce que la seule chose à faire serait d'apprendre quelques concepts fondamentaux...
    (aouch mon cerveau, *apprendre* tu dis ? ça veut dire quoi ça d'abord ?)

    c'est pas juste de l'allergie à l'effort, c'est aussi une stupide révolte contre ce que l'école est censée représenter : un lieu où tu *apprends* des choses *nouvelles*, sur lesquelles tu ne serais jamais tombé(e) tout(e) seul(e). et oui, parfois c'est (un peu) dur, et parfois on a l'impression que ça ne sert à rien. mais C'EST COMME ÇA POINT FINAL.

    malheureusement comme tu dis, si le corps enseignant n'est pas convaincu de cette prémisse de base, les élèves vont continuer à ne rien faire sous le seul prétexte que "c'est plate". ON S'EN FOUT DE TON AVIS, tu es là pour apprendre. quand tu sauras tenir une conversation d'un niveau supérieur, donner un autre argument que "c'est plate", et finir tes phrases, on pourra s'en reparler.

    signé : Schtroumpf grognon.

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  2. (aoutch, "il me semble que selon moi", faut rayer l'un des deux svp ;) )

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  3. Je n'en veux pas au corps enseignant, ils font leur possible avec ce qu'on leur donne (des classes en sur-nombre, des élèves de tous les niveaux, peu d'aide pédagogique et psychologique -orthophonistes, etc...), j'en veux au Ministère de l'Éducation qui ne donne pas de moyens ni de budget pour retenir les élèves décrocheurs et les profs surmenés. Qu'ils aillent voir dans les pays nordiques comment fonctionne le système scolaire (4,6% de taux de décrochage en Norvège!) et qu'ils appliquent la même chose ici, ce n'est pas si compliqué me semble.

    J'en veux aussi aux parents qui ne s'impliquent pas dans l'éducation de leurs enfants (tsé, me semble que si mes enfants coulaient leurs cours, avec des 30%, je les visserais à leur chaise le soir pour qu'ils étudient et j'enfermerais les jeux vidéos et la télé à clé, non??).

    Bref, je ne jetterai jamais la pierre aux profs, je les admire intensément, ils font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont et ce n'est vraiment pas facile :-(

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  4. Certains d'entres eux prennent l'absence de leur enseignant pour une période de récréation... POur ma part, quand l'enseignant laisse du travail, j'exige que ce soit fait, et ce, dans le silence s'il le faut...

    Quand ils me voient, ils disent: Oh, non... on va travailler...

    hihi...

    Tu as raison, il y a l'école, mais aussi la famille.. Il faut valoriser l'école et avoir des exigences envers les enfants... ;-)

    Bonne journée

    Caro

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  5. Au primaire, cela fonctionne mieux (enfin, après mes deux dernières suppléances, je n'en suis plus sûre, mais bon), on a une certaine autorité et les élèves travaillent quand on a des moyens de les y forcer (hi hi). Au secondaire, je les encourage fortement à faire leur travail mais j'ai du mal à les forcer et je les trouve assez vieux pour faire leur choix et en subir les conséquences. Mais je me trouve pas si pire, en général, le travail est fait...

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Une nouvelle maison

Bon, pas tout à fait, mais c'est une version améliorée de notre vieille demeure.  D'abord, la terrasse : Puis, enfin...