mercredi 15 février 2012

En pensant à toi...

En essayant de gérer méga-migraine et rangement de papiers (pas un bon moyen de calmer la migraine, je vous le jure!), je suis tombée sur un petit mot que j'avais écrit à ma grand-maman pour lire à ses funérailles et que je lui ai lu finalement en privé, juste entre elle et moi... Depuis qu'elle est partie, je lui parle souvent, je la sens plus proche maintenant que lorsqu'elle était à Montréal. Elle est décédée en août 2011, après une chute, à 97 ans 1/2.

Alors, pour ne pas perdre cet éloge à ma mémé, je le mets ici :

"Chère mémé,

Je comprends qu'après avoir rencontré Hitler, fait du vélo sous la mire d'avions allemands, exploré la Terre Sainte au milieu des mitraillettes, et ce plusieurs fois jusqu'à 80 ans, tenu tête à un officier allemand, traversé l'Atlantique de nombreuses fois et déménagé dans tous les coins de la France, tu ne pouvais pas partir de ce monde discrètement mais tu y as été un peu fort! Mais tu voulais sûrement te faire remarquer de là-haut et tu y as réussi.

Je suis immensément heureuse pour toi mais bien triste de ne plus pouvoir te parler de mes joies, mes peines, de ma famille dont je suis si fière et que tu aimais tant (avoue que tu avais un faible pour le petit Manu!). Cela me manquera aussi de ne plus échanger avec toi tous ces beaux souvenirs qui ont marqué mon enfance et mon adolescence :
- les fabuleux steaks-frites que tu cuisinais tous les dimanches et que nous venions partager avec pépé et toi, chacun notre tour
- tous les chandails que tu nous as si patiemment tricotés, à nous et à nos enfants, que nous avons si peu mis mais que je garde précieusement
- ta patience et ta résignation devant les bestioles à 4 pattes que je ramenais à la maison en cachette, en sachant que j'aurai une complice pour me couvrir!
- Ton écoute et tes merveilleux conseils devant mes révoltes d'adolescence pour lesquelles tu ne nous jugeais jamais même si parfois tu soupirais d'un air faussement désespéré "vous me faites damner"!
- Toutes les prières que tu as faites pour nous en soupirant (encore!) sur notre pratique religieuse défaillante qui t'inquiétait tellement et que tu suppliais sûrement à Dieu de nous pardonner!

Mais, bon, apparemment, nos frasques et tes nombreuses inquiétudes, souvent injustifiées, ne t'ont pas fait mourir jeune et nous avons squatté ta foi bien longtemps. Mais attention, ce n'est pas parce que je ne peux plus t'appeler que je te laisserai tranquille : j'ai bien l'intention de continuer à te demander conseils et prières en sachant que tu seras toujours dans nos coeurs pour y répondre et veiller sur nous!"

Et le texte de Catherine, qui était en Irlande au moment des funérailles, mais a voulu participer à sa façon. Ce texte a été lu pendant le service...

"Mémé,

je ne sais pas comment fonctionne l'univers et par quel vent tu recevras ce message, mais je me dis que du haut de ton nuage, tu peux tout entendre. Je me suis demandée si un ange ne portait pas déja ton nom. Si tel n'est pas le cas, maintenant il y a une Mémé Marguerite pour veiller sur nous. Marguerite, légère et fragile. Cette douceur qui t'habitait, je la voyais en toi à tout moment. Que ce soit quand tu tendais ton bras vers la table de chevet pour nous offrir un caramel ou lorsque tu tournais délicatement les pages du calendrier de maman en pointant une photo de moi tout en déclarant: << Tiens Isabelle, tu as bien changé dit donc.>> Je n'oublierais jamais ta petite voix au téléphone, toute heureuse lorsque tu nous reconnaissais à l'autre bout de la ligne. C'est un peu égoistement que j'aurais voulu te garder à nos cotés encore quelques temps, mais je sais que tu es maintenant prisonnière de l'étreinte de pépé et que ce n'est pas demain la veille où il va lâcher prise. J'aurais voulu entendre parler de lui, de vous d'eux. Ton histoire, je la connais par bribes de la bouche des autres, mais j'aurais tant aimé que tu me la contes. Je me console en me disant que je vis quotidiennement avec un brin de toi. Ton passage n'aura pas ete vain, tu nous a offert une mamie exceptionnelle et des parents incroyables à nous, tes arrières petits enfants. Du haut de tes 97 ans, tu me rappellais un peu cet arbre dans Pocahontas, le film de Disney. Je sais que ce n'est peut être pas la meilleure comparaison, mais ce film a marqué mon enfance comme toi tu a marqué ma vie. Ca me remonte le moral de me dire que jamais je ne pourrais t'oublier maisc a me crève le coeur de ne pas pouvoir etre présente lors de ton dernier et plus grand voyage. Veille sur nous Mémé, je t'aime du plus profond de mon coeur,

Cathou. xo"

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